Coton et mains

Les étapes de fabrication d’un t-shirt : du fil au tissu

Culture, égrenage, filage, tricotage, teinture, finition, coupe, couture, impression… Les étapes de fabrication sont nombreuses avant que notre bon vieux tee finisse son périple en boutique. Ici, nous allons tout expliquer dans les moindres détails. A commencer par le tissage et le tricotage du tissu, première étape à réaliser une fois que le coton est récolté et conditionné.

Tu vas notamment apprendre que le fil de coton est livré sous forme de bobines coniques. Les métiers sont cylindriques et tricotent le tissu sous forme de tube, d’où l’absence de coutures latérales. Tu vas découvrir le savoir-faire des bonnetiers régleurs, un métier primordial du secteur. Arrive ensuite la phase du traitement et de la teinture. C’est alors l’heure de l’ennoblissement, une étape incontournable avant la confection du tissu. Le but est d’obtenir un mélange homogène avant la coupe et les finitions des couturières. Pour conclure sur le contrôle d’éventuels défauts dans la couture. Pliage. Repassage. Emballage. C’est prêt ! Tu veux en savoir plus ? Embarque en un clic dans notre usine.

Les différentes étapes de fabrication

La chaîne est assez simple. Le premier aspect de la fabrication, c’est le filage et le tricotage. Un tricot qui part ensuite chez le teinturier où le tissu est traité et teint. Puis il finit sa route sur les ateliers de coupe et de confection. A chaque étape, le produit doit être minutieusement contrôlé. Nait ensuite le T-shirt.

schéma fabrication t-shirt

Du coton à la fibre

Une fois le coton récolté et conditionné, place au tissage, au filage et au tricotage du tissu avant qu’il ne devienne un tee-shirt. Du Bangladesh à la Colombie en passant par l’Indonésie, la Chine, la Thailande, l’Inde ou encore le Maroc, des petites mains travaillent sans relâche dans des ateliers de fabrication plus ou moins précis et réglementés. Là où l’exploitation de l’homme par l’homme dépasse parfois l’entendement. Fabrication et production ont lieu également en Europe où quelques usines font de la résistance du Portugal à la Grèce en passant par la France. Le processus de fabrication commence à la réception du fil de coton, livré sous forme de bobines coniques. Ces dernières sont chargées sur les métiers à tricoter et s’y dévident pour alimenter les aiguilles, dont le mouvement va former la maille du tricot.

Les métiers sont cylindriques et tricotent le tissu sous forme de tube, ce qui permet de confectionner des articles sans coutures latérales. En fonction de son diamètre propre, chaque métier tricote un tube de tissu correspondant toujours à la même taille d’article. La première opération de confection consiste à découper le tissu produit par l’atelier de tricotage aux formes et dimensions des patrons correspondant aux articles à produire.

Pour optimiser cette opération, la personne en charge de la coupe replie le tissu en un matelas dont chacune des couches correspondra à un article. C’est ainsi qu’une dizaine d’articles identiques peuvent être découpés dans un même geste. Il faut ensuite assembler les découpes de tissu qui composeront le vêtement. C’est le travail de confection proprement dit, qui nécessite un personnel qualifié dans l’utilisation de machines industrielles très spécialisées : piqueuses, surjeteuses, etc. Un process de fabrication au cours duquel un contrôle d’assurance qualité rigoureux doit s’effectuer sur chaque poste de fabrication par un responsable qualité. Dans le meilleur des mondes, bien entendu.

De la fibre au tissu

Plus la fibre de coton est longue plus le coton sera bon. Le fil est injecté par air comprimé dans des tubes pour venir alimenter ce qu’on appelle des fournisseurs. C’est un fil qui vient alimenter toutes les aiguilles d’une même machine. Il y a environ pas moins de 2500 aiguilles distinctes par machine qui travaillent en simultané selon les usines ! Des aiguilles à clapet montent et descendent. Elles viennent chercher le fil et le tirent avec un petit crochet. Les boucles se font, à grande ou moyenne vitesse suivant la matière. Le fil est aspiré et conduit dans un tube pour alimenter ses fournisseurs. Pour donner au final un tube. Selon le client, le tube est coupé ou non.

machine de tricotage de t-shirt

Métier à tricoter circulaire

Pour réguler tout ce trafic, des opérateurs bonnetiers sont sur les métiers. Un secteur d’activité qui laisse penser que nous sommes ici plus proche de l’artisanat dans le côté noble du terme. Presque dans l’horlogerie. Des métiers circulaires qui permettent de tricoter des énormes tubes en maille, ensuite coupés et livrés sous forme de rouleaux. Et pour pouvoir faire un certain type de maille, il faut installer une platine supérieure.

Des diodes indiquent quand le fil casse. Alors le métier s’arrête. Cela permet d’éviter les erreurs en cours de fabrication. Il y a aussi une pollution à nettoyer en permanence. Il s’agit d’une poussière de coton, de très fines particules, que l’on appelle « volar »… Le gros ennemi du tricotage du fibre naturel est donc bel et bien la pollution. Un ventilateur tourne en permanence pour disperser la pollution de coton et éviter qu’elle se colle sur les fils. Il y a aussi des armoires qui inspirent et ventilent. Les poussières de coton sont tirées vers le bas. Pourquoi ? Car si un fil clair est pollué, il y a un risque de trait dans la maille. Et un risque surtout de non-conformité.

Tout cela pour dire que ces petits détails illustrent bien souvent la différence de qualité entre les fabricants traditionnels (France, Italie, Angleterre…) qui utilisent des machines qui ont plus de 100 ans de savoir-faire et leurs concurrents dans les pays en voie de développement qui travaillent à bas coût et en très grande série. Grosso modo, vous pouvez avoir énormément de moyens, mais sur 100 métiers à tricoter ultra modernes, si vous n’avez pas le savoir-faire des bonnetiers régleurs, vous n’aurez pas de bons t-shirts. CQFD.

Le rôle essentiel du bonnetier

En amont de la fabrication d’un bon t-shirt, il y a d’abord le choix, important, de la bobine de fil. Chaque tricot a une grosseur de fil bien définie. On appelle cela le titrage. A noter au passage que dans un kilo de fil il y a 50 000 mètres. Et qu’il faut environ 10 kilomètres de fil pour réaliser un t-shirt de qualité.

Le tricotage est le début de la chaîne.

Les usines reçoivent de la matière première, principalement du coton, qui sera disposée sur des métiers circulaires pour fabriquer de la maille pure. Travaillent ensuite des aiguilles horizontalement et verticalement. Des machines circulaires sortent une base de tricot. Il y a également le bobinoire pour monter les bobines dans le cas où elles arrivent dans un sale état. Ou encore un tirailleur pour faire des rayures. Les bobines de fil sont donc essentielles, avant que le produit parte en confection et en teinture. Et dans ce processus, le bonnetier joue un rôle majeur.

En France, un bonnetier régleur peut occuper quatre à cinq métiers en même temps. Le bonnetier alimente le métier avec les bobines. Les fils vont dans les fournisseurs jusqu’à la jonction. Le tout descend dans les aiguilles à tricoter. Le rouleau se fait, puis le bonnetier coupe le rouleau en fonction des commandes. Une opération qui demande rigueur, surveillance, délicatesse et précision pour éviter les éventuels défauts. Face à lui, l’ouvrier a une aiguille horizontale et verticale. Une aiguille sur deux monte. Par exemple, la chute qui en résulte offre un jersey en coupe droite, l’autre chute fera un jersey par exemple en vert, et la troisième chute liera les deux. C’est le même principe de base que nos grands-mères, avec deux aiguilles à tricoter où vous prenez un fil et faites une boucle. Vous abattez et ainsi de suite. Sauf que l’opération est refaite près de 2500 fois !

Autre exemple, pour le molleton, la boucle du fil sera un jour grattée par le teinturier. C’est pourquoi il ne doit pas manquer de bobine à un seul endroit. C’est là que le rôle du bonnetier est essentiel afin d’alimenter les bobines. Sous peine d’un arrêt électronique automatique du système général de production. Tout est sous contrôle !

L’ennoblissement par la teinture

Pourquoi la teinture est-t-elle incontournable ? Tout simplement car c’est le dernier rempart avant la confection ou la transformation d’un t-shirt. Les teintureries travaillent de la matière vivante avec du coton, du colorant, de l’eau, du sel et beaucoup de machines qui chauffent. Une base va venir fixer le colorant à une certaine température. Après la teinture, le tricot est séché puis relaxé par un effet de soufflerie qui se trouve à l’intérieur d’un séchoir. La matière est bichonnée ! Mais allons plus loin.

Dans une teinturerie, il y a le conducteur de machines à teindre, le conducteur de machines d’apprêts simples qui après la teinture va essorer puis sécher le tissu pour ensuite le laisser s’exprimer. De leurs côtés, les conducteurs de rames (50 mètres de long) fixent la matière, dans sa largeur et sa longueur, ce qui permet de stabiliser le tissu. Enfin, les conducteurs de machine à visiter sont là pour visualiser et contrôler le tissu mètre par mètre sur des tables lumineuses pour repérer les éventuels défauts. Bref, le teinturier, c’est le passage obligé si on veut que le tissu ressemble à quelque chose. On appelle cela de l’ennoblissement.

machines de teinture de t-shirt

Machines de teinture industrielle

Différents types de finition s’en suivent via des apprêts mécaniques et chimiques. Par les apprêts mécaniques, le tissu en couleur est rasé pour faire du velours (bouclettes). Le tissu est transformé sans que ses propriétés intrinsèques soient altérées. Des cylindres sont enroulés d’une bande remplie de picot métallique. Une multitude d’aiguilles s’agite avec des têtes bien spécifiques. Un rouleau soulève le fil et l’autre rouleau le peigne sans le casser. Ce qui donne l’effet gratté. Par exemple, pour faire un lot de 100kg, les lots sont cousus les uns derrière les autres. C’est un seul et même filage qui est teint. Le but est d’obtenir un mélange homogène.

Pour avoir la couleur, la matière circule ensuite dans le bain de teinture. Les couches de tissu sont traversés grâce à la pression. Il est possible de teindre trois fibres différentes sur le même tissu. C’est dans ce contexte d’ennoblissement permanent que la chimie est essentielle. A son arrivée, le tissu est flashé. Un colorant est appliqué sur 10g de tissu pour établir un échantillon. Alors que le coût de la teinture dans un tee-shirt revient à 1,55€, il est bien clair que sans teinture pas de t shirt. Dans de sacrés machines de 20 kilo, un bain de teinture peut durer jusqu’à 14h.

Une fois la teinture faite, il faut préparer la finition et évacuer l’eau. C’est l’étape de séchage grâce un système de soufflerie fonctionnant avec un tapis inférieur et supérieur, dans la largeur et la longueur. Dans le vocabulaire technique, il y a la gratteuse pour les polaires et les molletons, la ponceuse brasseuse avec papier de verre pour tissus très épais, la calandre qui met en taille le tissu et fixe la matière dans sa largeur et sa longueur en injectant de la vapeur, la rame qui donne au tissu sa géométrie en m2 en guise de finition, et la salvateuse qui va traiter le tissu pour enlever l’huile, dégraisser, détacher.

Technique n’est-ce pas ? Juste ce qu’il faut. Selon la maille, des produits chimiques différents sont utilisés. Le tissu beigne dedans, des capteurs lisent la maille tels des dresseurs de maille. Une chaine de picots en mouvement fixe son aspect final. Et un contrôle du poids au m2 permet de voir la stabilité, si le tissu ne va pas rétrécir. Le tissu est alors fin prêt à être confectionné pour enfin devenir un T-shirt digne de ce nom.

Du tissu à l’assemblage

Arrive l’étape tant attendue de la fameuse confection. La touche finale avant livraison du produit fini. La confection est un savoir-faire de métiers circulaires qui tricotent des tonnes de fil. Dans certaines usines, cela peut représenter près de 3000 tonnes de fil, ce qui équivaut à environ 4000 fois le tour de la terre !

assemblage t-shirt

Dernière étape de la fabrication : l’assemblage du t-shirt

On retrouve notamment des coupeuses qui font le placement sur ordinateur pour éviter le moins de perte possible. Ces dernières calculent l’efficience et coupent avec dextérité. Ici, la qualité du fil de coton est importante. Car c’est bien connu, on ne fait pas du bon pain avec de la mauvaise farine. Et on ne peut pas faire du tee-shirt avec du mauvais coton. Quoi que ça peut arriver dans certains endroits du globe, vous vous en doutez…

En résumé, pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi, l’usine achète des bobines, les confie au tricoteur puis les envoie chez le teinturier qui va les teindre ou les apprêter. Ensuite le tissu arrive. Il est placé sur table de coupe, avant d’être confectionné, contrôlé puis emballé avant de partir chez le client. Dans ces ateliers, création, coupe, confection et finition sont donc les maîtres mots. On y retrouve des couseuses, piqueuses, colletteuses rabatteuses, poseuses de vignettes et autres assembleuses.

Première étape : des modélistes commencent par faire le patronage à partir d’un logiciel informatique. Elles réalisent les placements et tracés de coupe, afin d’optimiser au maximum le tissu en gâchant le moins de chute possible. Les clients fournissent un tableau de mesures standard avec des normes de taille et de morphologie. Secundo : tout passe en coupe où les placements sont imprimés. Ultime étape, celle du contrôle des défauts réunis appelés dans le milieu « chambres à louer » pour les éventuels trous dans la couture. La marge de rétrécissement après lavage est également évaluée. Suivent le pliage et le repassage. Emballé, c’est pesé !


Pour prolonger un peu la lecture :

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