Petites histoires de Tote Bags

De ses origines à son empreinte carbone (qui fait débat), ce qu’il faut peut-être retenir du tote bag, ce sont toutes ses formidables anecdotes que nous comptent les marques, la télé et les magazine de mode. Des petites histoires croustillantes qui en disent long sur cet accessoire de mode et sur notre société. Des anecdotes qu’on a toujours plaisir à raconter et à partager. Impossible de toutes les relayer, mais on a retenu celles qui nous ont le plus marquées. De l’Islam à Ikea, en passant par des contrôles douaniers qui tournent mal, des addictions et des créateurs passionnés, voici notre sélection de friandises pour briller en société…

Le Tote Bag rend parano voire schizophrène

Pour Amélie, auteur d’une chronique décalée sur le sujet pour madmoiZelle, le totebag est « en fait une sorte d’immense puits sans fond. Comme il est exempt de compartiments et plutôt profond, le tote bag se fera un plaisir d’engouffrer tes rouges à lèvres, tes tickets de caisses et autre paquets de mouchoirs. Quoiqu’il en soit, au moment où tu en auras le plus besoin, il sera impossible pour toi de mettre la main dessus. C’est fini. Plus jamais. Tu oublieras toujours de rendre les bouquins qu’on te prête car tu penseras les avoir perdus. Tu ne pourras plus passer devant un vide-poche sans avoir l’estomac qui fait des vagues. Tu commenceras à ne plus être sûre des dernières choses que tu as faites. Tu ne seras plus toi ». Voilà pour l’aparté. Traduction ? Vous n’avez pas fini de vous en servir, même si vous êtes bordélique.

Un tote contre l’islamophobie

Nous sommes en août 2016, à bord du métro berlinois. Et c’est un sac en coton qui va faire parler de lui. Son propriétaire avait vraisemblablement un message militant à faire passer. Un message en arabe, imprimé dessus, indiquait « ce texte n’a aucun but, si ce n’est celui de faire peur aux gens qui sont terrifiés par la langue arabe », selon Nader Al-Sarras, journaliste basé en Allemagne qui n’a pas pu s’empêcher de partager la photo sur les réseaux sociaux.

C’est le studio de graphisme palestinien Rock Paper Scissors basé à Haïfa qui a imaginé ce Tote pour combattre les clichés islamophobes. « L’arabe est notre langue, elle fait partie de notre identité. Et il n’y a aucune raison qu’elle ne fasse pas partie du paysage urbain », ont expliqué les graphistes à la chaîne de télévision SBS. La photo a été re-tweetée des milliers de fois et les internautes se sont d’emblée demandés où ils pouvaient se procurer ce sac. Selon Ouest France, il coûtait même 20 shekels (soit 4,68 euros). Une nouvelle illustration donc des capacités de ce petit outil de la vie quotidienne. Ici, par l’intermédiaire d’un simple message ironique, ce tote bag a fait le tour de la toile. Comme beaucoup d’autres le feront encore après lui.

Un tote bag contre le réchauffement climatique

La créatrice britannique Vivienne Westwood n’est jamais à court d’idées. Cette fois, elle a imaginé un tote bag en l’honneur du London Fashion Week Festival (LFWF) 2017. L’icône de la mode s’est associée au British Fashion Council (BFC) pour ce projet inspiré de son défilé automne-hiver 2017/18 intitulé « Ecotricity ». En guise d’illustration, son tote comporte une carte des dangers du réchauffement climatique s’appuyant sur les projections alarmantes de la NASA. À l’arrière du sac, figurent même les propositions manuscrites de la créatrice pour remédier au problème. « Le réchauffement climatique atteint son point de non-retour. Si nous franchissons ce cap, nous ne pourrons plus rien faire pour revenir en arrière. L’effet de tout ce méthane se fait sentir. Nous en sommes arrivés là. Nous devons arrêter le dérèglement climatique. Tous nos amis passent à l’énergie verte et je suis heureuse de concevoir un tote bag qui communique cet important message », a expliqué Westwood, en marge de la Fashion Week de Londres en février 2017.

Ces sacs en édition limitée seront vendus au London Fashion Week Festival en septembre 2017 au prix de 23€. La moitié des bénéfices sera reversée à l’œuvre de charité Fuel Poverty Action, qui s’associe à diverses structures pour offrir une aide tangible aux plus démunis. Puisqu’on vous dit que le tote est bien plus qu’un bag.

Balenciaga vend sa version à 1695 euros du tote bag Ikea à 80 centimes 

Vous connaissez tous le Frakta, l’immense tote bag bleu d’Ikea. Et bien figurez-vous que la marque Balenciaga s’en est tout simplement inspiré. Le créateur français a sorti un nouveau tote bag, le Carry Shopper L, qui ressemble fâcheusement au sac de shopping du géant suédois. Mais s’agissant du prix, la donne n’est évidemment pas la même. Pour obtenir le sac de Balenciaga, il faut débourser la modique somme de 1695 euros. Vous avez mal lu ? On vous l’écrit comme ça : 1.695€. Pour rappel, le modèle d’Ikea, lui, ne coûte que 80 centimes d’euros. La couleur, bleu sulfate, est la même. Les dimensions se rejoignent également : le sac de mode est haut de 37 cm et long de 54 cm, celui de l’enseigne suédoise est long de 55 cm et haut de 35 cm. En revanche, alors que le Frakta est en plastique recyclable, le Carry Shopper L a été réalisé en veau.

« Nous sommes extrêmement flattés d’avoir été la source d’inspiration des derniers modèles haut de gamme Balenciaga », a déclaré non sans ironie, à Dezeen, Stella Monteiro, responsable des ventes Ikea en Irlande et au Royaume-Uni. « Notre sac fourre-tout, Ikea Frakta, est l’un de nos produits les plus emblématiques, il est déjà détenu et aimé par des millions de personnes, maintenant ils peuvent adopter le look du designer sans que cela ne leur coûte une fortune ». Se prenant au jeu, la marque de meubles en kits a lancé une campagne officielle pleine de dérision, signée par l’agence Acne. Dans une publication sur Twitter, Ikea a authentifié ses sacs comme étant le modèle « original ». Le groupe y donne la notice pour reconnaître le cabas original à celui de la griffe de luxe. « 1) Remuez-le. S’il fait du bruit, c’est le vrai. 2) Multifonctionnel. Il peut transporter un équipement de hockey, des briques et même de l’eau. 3) Jetez-le dans la saleté. Un vrai sac Frakta se nettoie facilement avec un jet d’eau quand il est sale. 4) Le prix. 0.80 euros seulement », dit la publicité. Efficace.

Une blague qui passe mal à la douane

La marque Kulte a fait fort en 2011 avec un totebag décapant. L’idée est partie d’une création typographique de l’artiste américain Trevor Jackson. « Ce sac nous a coûté pas mal d’heures de retard dans de nombreux aéroports, on se faisait systématiquement arrêté, c’était assez drôle », confie, hilare, Matthieu Gamet, directeur général de Kulte. Vous vous dites pourquoi ? Tout simplement car la phrase imprimée ne colle pas du tout avec l’ambiance actuelle qui règne dans les grands sites publics concernés par les divers plans vigipirate. Jugez par vous même le texte qui suit : « Ce sac contient un couteau, une bombe, des flingues et de la drogue ».

Un visuel qui bien entendu manie avec brio l’ironie. Reste que cette boutade n’a pas fait long feu. « On a ensuite arrêté de se balader avec », assure Matthieu Gamet. On ne voit vraiment pas pourquoi…

The Tote Bag par Jitesh Patel

A la fois illustrateur, designer graphique et directeur artistique, Jitesh Patel est avant tout un grand amateur de tote bag. L’artiste a eu l’idée il y a quelques années de regrouper sa grande collection de sacs sur un même blog. Sur cette plateforme, il montre différents illustrateurs qui créent des designs originaux et créatifs pour des sacs. L’idée de Jitesh Patel est simplement de regrouper tout ce que l’on peut retrouver de mieux comme type de tote bag. Ce dernier a également publié un livre, intitulé Tote Bag Book, où l’on découvre un portfolio soigné du travail de ces créateurs. Passionnés.

Frédéric Malle, jamais sans son tote bag

Editeur de parfums français, Frédéric Malle ne sort jamais sans son tote bag. En février 2012, pour Le Monde, il témoigne : « Comme je vis entre NY et Paris, je promène ma maison avec moi. Je me déplace jamais sans mon appareil photo, un Leica, mon ordinateur portable, un MacBook Air, mon carnet de notes, mes échantillons de parfums… et pour loger tout ce barda, j’ai besoin d’un cabas. Cela fait maintenant 15 ans que je trimbale tous les jours un sac L.L. Bean, c’est une partie de mon bureau. A l’époque, c’est mon ami Christian Louboutin qui m’a donné l’idée de ressortir de mes placards ces sacs que j’avais déjà dans mon enfance, lorsque je passais mes vacances dans le Maine où ils sont fabriqués. J’en ai de toutes les tailles. Les New Yorkais utilisent les plus grands comme sac de plage pour y loger leur pique nique. J’aime le coté simple et basique de ce sac à tout faire, sa grosse toile increvable (conçu à l’origine pour les pêcheurs), et son design sans âge, car je déteste la mode. Je préfère les objets qui traversent le temps et dont l’apparence est suffisamment informelle pour en supporter les agressions. Je suis donc très attaché à ce sac chargé de mon histoire et de mon enfance américaine. Utiliser des objets qui ont fait leurs preuves me permet de pouvoir me concentrer sur autre chose ». Tout est dit.


Pour prolonger un peu la lecture :

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